Plus d’info sur la Médiathèque André Malraux
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Le choix d’un site : Port du Rhin, friche industrielle et... archipel culturel
Le pôle Seegmuller, choisi pour l’implantation de la médiathèque Malraux, est le site à l'origine du port de Strasbourg. Florissant au début du siècle dernier, cet imposant silo porte des éléments importants de l’architecture industrielle du XXe siècle. La réhabilitation de ce bâtiment, pour créer la médiathèque, s’inscrit d’emblée dans un projet d’urbanisme déjà ancien : réaliser la suture entre le centre historique de la ville et les faubourgs de l’Est et du Sud. Le quartier des « fronts de Neudorf » longtemps en déshérence est en train d’être réinvesti. Il constituera à terme une extension du centre ville où les espaces de vie du quotidien (centres commerciaux et résidentiels) vont être associés à un grand espace culturel et de loisir déjà en partie en activité (le complexe cinéma, la Cité de la musique, mais aussi les archives de la Ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg, les archives départementales, et le centre culturel, scientifique et technique « Le Vaisseau ». La médiathèque Malraux est tout naturellement à sa place dans ce que l’on appelle « l’archipel culturel », au cœur d’un quartier, doté à présent d’une double vocation de centralité à la fois urbaine et culturelle.
La « silver factory » de l’architecte et son ruban rouge
Le programme de la médiathèque, mis au point par le service des Bibliothèques en collaboration avec le cabinet « Café programmation », a été soumis à validation, dans le cadre d’un concours de maîtrise d’œuvre. Le cabinet Ibos & Vitard, lauréat, a conçu un projet aux ambiances originales et sans concession. Le béton brut existant a été valorisé en conservant les cicatrices d’un bâtiment industriel qui a vécu. Le métal est omniprésent, des banques d’accueil en inox aux rayonnages, en passant par les escaliers et caillebotis qui relient l’espace d’accueil aux cinq étages de service public. Le concept est rigoureux jusqu’à la façade du bâtiment existant aux reflets désormais métalliques d’une « Silver Factory » qui ne laissera personne indifférent.
La couleur n’est pas absente des ambiances intérieures, les espaces sont parcourus par un ruban rouge, sorte de fil conducteur, déployé en angles vifs sur les sols, plafonds et rayonnages de l’entrée au cinquième étage. La partie neuve abrite tous les espaces publics. Elle est complètement vitrée au nord et au sud et profite d’une lumière naturelle abondante et d’une visibilité totale de l’extérieur.
Le programme d’un équipement de type post-BMVR
La médiathèque, sans en avoir le statut, s’inscrit dans la filiation des bibliothèques municipales à vocation régionale, telles qu’il en existe dans les métropoles du pays depuis plusieurs années.
Les chiffres clés permettent de mieux appréhender le projet :
- plus de 18 000 m² de surface hors oeuvre nette ; surface utile : 11 800 m²,
- 1000 places assises environ ; 102 points d’accès multimédias répartis dans les départements,
- 102 personnes à l’ouverture : 85 agents pour la médiathèque, 17 autres affectés au réseau,
- 160 000 documents : 35 000 CD/DVD, 33000 livres jeunes, 750 périodiques en accès libre à l’ouverture. (Un plan de développement prévoit de multiplier par deux ces collections pour atteindre 320 000 documents en 2012.),
- un fonds ancien et patrimonial encore trop méconnu, celui de la BM de Strasbourg (200 000 livres anciens, incunables et manuscrits) sera mis à disposition à la médiathèque et consulté dans la salle du patrimoine,
- budget d’investissement : 58 millions € environ (construction, équipement et collections comprises).
Huit départements et trois pôles d'excellence
La médiathèque est structurée en 8 départements thématiques où tous les supports sont bien entendu associés. On a voulu favoriser la « perméabilité » et la circulation libre des publics et s’il existe un département jeunesse, il est largement ouvert sur les autres départements pour encourager les allers et venues des jeunes mais aussi des adultes.
L’offre documentaire, au-delà de l’encyclopédisme inhérent aux collections des bibliothèques publiques, développe et enrichit particulièrement trois domaines en rapport avec l’identité passée et actuelle de Strasbourg et de la région :
- le fonds patrimonial, mis à disposition de la médiathèque par la Ville de Strasbourg qui en reste le propriétaire - un développement sans nul doute légitime dans une des villes chères à Gutenberg
- l’illustration et l’image dont la ville est un des viviers de Gustave Doré à Tomi Ungerer, en passant par une école des Arts décoratifs (ESSAD) dont sont issus bon nombre d’illustrateurs de livres pour enfants, formés dans le sillage de Claude Lapointe,
- les littératures européennes - une fabuleuse ouverture sur l'Europe - méritant d'être mises en valeur à Strasbourg, capitale européenne et siège de nombreuses institutions.
L’établissement développe bien entendu un projet qui dépasse le domaine documentaire et les missions traditionnelles du champ culturel, éducatif et de loisir. Il porte un projet social. Dans cette perspective, le document, le livre et l’action culturelle seront également un prétexte aux rencontres et échanges entre les habitants de toutes générations et cultures, la médiathèque s’élevant ainsi au rang d’outil du lien social.
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